
Les droits individuels: autonomie personnelle + responsabilité sociale
Les droits individuels qui sont l’expression de l’autonomie personnelle ne peuvent être absolus, il faut toujours les confronter avec la responsabilité sociale.
La citoyenneté démocratique a aujourd'hui comme caractéristiques importantes l'affirmation de l'individualité et la distinction entre ce qui est public et privé. Dès lors, l’autonomie personnelle devient très importante, à partir de laquelle chacun a à décider et réaliser librement les plans de vie ou projets de réalisation qu'il estime opportuns. Cela signifie, en même temps, assumer le pluralisme social (conséquence des libertés et facilitateur de celles-ci), qui assure la régulation nécessaire des libertés de tous, car elles peuvent entrer en conflit. Dans cette régulation intervient la distinction entre la sphère privée (intimité personnelle) et publique (vie politico-sociale) ; une distinction qui a pour but de promouvoir la liberté individuelle, qui vise d'une part la protection publique et l'autre, des espaces propres délimités.
Parmi les nouveaux droits qui sont mis en avant se trouve le soi-disant droit à l'avortement pour les femmes, en tant que droit qui correspond au domaine de la vie privée et doit être traité comme tel. Cependant, l'avortement ne fait pas partie de ce domaine, et la Cour Européenne des Droits de l'Homme a statué en ce sens. Il affecte les droits d'un autre être humain, donc c'est une question qui appartient à la sphère sociale, et par conséquent, il doit être soumis aux règles qui régissent la cohabitation humaine - de respect des droits de l'autre - et la société démocratique, dans laquelle le respect des droits de l'homme, en commençant par le droit à la vie, est le fondement de l'ordre juridique et social.
Le prétendu droit à l'avortement a été défendu au XXe siècle avec l’hypothèse du droit à disposer de son corps, ce qu’on ne peut plus soutenir au XXIe siècle, quand il est clair scientifiquement que l'enfant en gestation est un autre être humain depuis la conception. C'est pourquoi, aujourd'hui, l'avortement ne peut être légalement défini comme un droit et il en est ainsi dans les instruments juridiques internationaux, dans lesquels il n’existe pas de droit à l'avortement.
Le droit de la femme à décider se limite à la sphère privée en ce qui concerne le libre exercice de sa sexualité et l’option responsable à la maternité, - la volonté ou le renoncement à être mère -, et logiquement ne peut pas comporter de droit sur le cours de la vie de l'enfant.
L’autonomie personnelle nécessite une capacité de jugement et l’évaluation des conséquences de nos actes. L'avortement n'est pas un effet secondaire de l'activité sexuelle ni une méthode de contraception de plus. Il est nécessaire de promouvoir une nouvelle culture dans laquelle l'éducation affective et sexuelle intégrale des jeunes considère la dimension procréatrice et la valeur de la responsabilité par rapport à la maternité et la paternité.
Les droits de la femme enceinte à la protection de sa vie et de sa santé doivent être respectés en même temps que les droits du nouvel être conçu, qui est titulaire dès la conception du droit à la vie, ce qui doit donc être reconnu. Par conséquent, l'avortement devrait être un cas limite dans le domaine du Droit et sa dépénalisation ne peut devenir un droit personnel.